LA LIGNE CHAUVINEAU
DENKSCHRIFTEN
DENKSCHRIFTEN ÜBER
LANDESBEFESTIGUNG[1][1] :
Les Allemands publièrent le résultat de leurs observations sur les fortifications étrangères dans une série de mémoires techniques : les Denkschriften (DK).
Les fortifications françaises n’échappèrent pas à cette règle et le volume concernant notre pays fut publié le 1er octobre 1941[2][2]. Celui ci présente les forces armées françaises, notre système fortifié et en particulier la position dite « position bétonnée de Paris ».
Traduction du DK concernant la « Position Bétonnée de Paris »[3][3].
« La
position de défense de Paris ».
La construction de
la ligne de défense de Paris commença en novembre 1939 suite à un ordre du
commandant en chef. C’est une position antichar qui englobait Paris en
s ‘appuyant au Nord sur la Seine et l’Ourcq. Sur presque toute sa
longueur, elle avait des cours d’eau comme obstacle frontal, à savoir sur
l’aile droite, la « Grivette », ruisseau au
berge marécageuse, au milieu la « Nonette » et à gauche l’Oise. Seule
la partie entre Betz et Nanteuil (environ 10 km)
s’étendait en terrain découvert.
De nombreux petits
ouvrages de combat en béton armé pour des canons antichars et des mitrailleuses
furent construits. A part quelques exceptions, seul le gros œuvres
fut terminé. Les plaques d’embrasures, les fermetures, les portes et les
équipements intérieurs manquaient.
Souvent la partie
arrière n’existait pas. L’épaisseur atteignait de à,5
à 1 mètre. Le type de construction apparaît sur les photos suivantes.
Figure
1 : Petit ouvrage de combat à 2 étages pour
canon antichar et mitrailleuse dans le mur du parc de Baron. Au premier plan,
le fossé antichars.
Certains
villages en arrière de la position, comme sur l’aile droite (Rouvres, May en
Multien) étaient aménagés en point d’appui comme sur la ligne Weygand. En
outre, on trouvait de nombreux emplacements de campagnes habilement camouflés,
en partie inachevés.
Figure 2 : Petit ouvrage à Chantilly en protection de
la route Chantilly - Paris.
La défense de
la côte 114 était particulièrement renforcée, elle
représentait le pilier droit de la position, son front était tourné vers le
Nord et l’Est. A côté des tranchées, on avait installé des jumelages de
mitrailleuses antiaériennes, des mitrailleuses et des pièces d’artillerie.
Pour verrouiller
l’avant de la position, tous les ponts sur la Grivette, la Nonette et l’Oise
avaient été dynamités. Le réseau de barbelés des blocs de combat n’était
installé que partiellement.
Figure 3 : Petit ouvrage de combat près de Pontoise.
La position de
défense fût attaquée dans l’après midi du 11 juin
1940 par la 62 ID dans le secteur de la Grivette et près de Senlis
par la 87 ID. A cause de la résistance acharnée, l’attaque ne déboucha que sur
la constitution de quelques petites têtes de pont.
Le 12 juin 1940, la
62 ID réussit à prendre des les hauteurs de la côte
144 avec le renfort de nouvelles troupes et percèrent jusqu’au Sud de la forêt
de Rouvres.
L’attaque générale
fut préparée par la XVIII° Armée pour le 13 juin 1940. Dans la nuit du 12 au
13, l’adversaire se retira de ses positions. Au matin du 13, les troupes
poursuivantes ne rencontrèrent que les traces d’une retraite précipitée.
La position de
défense de Paris avait connu un succès partiel. Cependant, prise
systématiquement sous le feu d’armes modernes, elle n’aurait pas pu résister.
[1][1]
MEMOIRE SUR LES FORTIFICATIONS ETRANGERES. Voir à ce sujet l’article d’Alain Hohnadel dans le numéro 2001 de Fortification et Patrimoine
– Association Le Mur.
[2][2] Cote de la bibliothèque de Dusseldorf : 12.032.
[3][3] Remerciement à Alain Hohnadel qui a bien voulu me fournir copie de l’original
allemand.