LA LIGNE CHAUVINEAU
TEMOIGNAGES
Témoignage d'un ancien lieutenant au 61ème BCP.
Souvenirs d'un fantassin de la division de fer.
Témoignage du curé de L'Isle-Adam. (Archive du Musée Louis Senlecq - L'isle-Adam).
Note de
Paul Reynaud, le 2 juin 1940, au général Weygand au retour d'une tournée
d'inspection.
Témoignage d'un ancien
lieutenant au 61ème BCP.
Que peut on penser de la valeur défensive de cette ligne de défense organisée dans l’urgence avec de faibles moyens et de son rôle durant les combats de juin 1940. Si certains blocs ont joués un rôle non négligeable notamment à L’Isle-Adam, les avis semblent plus nuancés parmi les hommes qui se sont battus le long de cette position comme le montre le témoignage de monsieur Jean Deserable, lieutenant au 61° BCP en juin 1940 :
Depuis
le village d’Ormoy jusqu’au remblai de la voie ferrée
à 300 mètres au nord du pont de pierre cité plus haut, un fossé antichar avait
été construit au cours de l’hiver, mal clayonnée, il commençait à s’effriter et
à se combler, un autre fossé avait été creusé entre la côte 132 et le village
de Rosières. Entre ces 2 fossés, les bois formaient un obstacle que je
considérais comme de peu de valeur, ces fossés avaient été rendus
« actifs » c’est à dire infranchissables par le truffement
d’armes antichars, des canons de 25 sous des petites casemates en béton que
l’on avait camouflés en cabanes forestières ou en meules de pailles et qui
flanquaient les arêtes de ce fossé et se remarquaient comme le nez au milieu du
visage.
Le
système défensif, à en juger par les « trous » non terminés dut subir
comme tant d’autres de nombreuses transformations. Ces petits ouvrages
répondaient à une idée tactique et on paraissait avoir mis en eux l’espoir
d’arrêter l’envahisseur. Les emplacements isolés les uns des autres non reliés
par des boyaux, n’ayant aucune liaison ne pouvaient être commandés que par le
chef de bloc qui était presque toujours, vu le faible effectif, un
sous-officier.
Le
réseau était inexistant, çà et là quelques mètres de fil de fer tendus comme
une clôture de pâture sur 10 ou 20 mètres formaient une barrière morale aux abords
des emplacements.
Le
terrain avait été organisé par des unités qui stationnaient à Ormoy depuis de longs mois, mais les travaux n’étaient
guère avancés, manque de matériel, insuffisance du personnel, confusion dans le
plan d’exécution ou plus simplement la psychologie du fait que les travailleurs
avaient la certitude comme d’ailleurs tous les Français que ce qu’ils faisaient
était peine perdue, et pendant les mois de calme le travail avait du avoir le rythme du petit boulot.
Deux autres petites unités d’infanterie étaient rassemblées sur cette
côte 132. Je veux parler d’une section de mitrailleurs du 285ème RI.
Une vingtaine de pauvres diables sans beaucoup d’instruction, dépourvus de tout
entraînement au feu.
Enfin
une section de voltigeurs d’un groupement nord-africain commandé par l’aspirant
Julien. Son chef mis à part on peut dire que c’était une troupe inégale un peu
ridicule si indulgent qu’on veuille être, elle comprenait des éléments très
divers : africains, traînards ou farceurs qui n’ont fait autre chose dans
la bagarre que de se terrer ou de se sauver. Ils étaient arrivés là au moment ou l’ennemi avait atteint la Somme et on avait vidé les
dépôts de l’arrière pour construire à la hâte
quelques bouchons pour arrêter les éventuelles incursions d’éléments
légers motorisés que l’on comptait ainsi vouer à la destruction suivant une
formule souvent entendue. Tel est le terrain qu’une compagnie du 61°
BCP avait mission de défendre et les combattants auxquels nous allions prêter
main forte ».
Témoignage de Michel Guillaumin,
voltigeur au sein de la 11ème division d’infanterie, (extrait de son
livre Michel Guillaumin, Voltigeurs :
carnet d’un fantassin de la division de fer 1939 – 1940, Fasquelle
Editeurs, 1942).
« Vers
deux heurs de l’après-midi[1][1], après dix-sept heures de marche, la
compagnie atteignit Rouville, point de rassemblement
du régiment. Là encore, une mauvaise nouvelle nous attendait.
Le
commandant et l’état-major du bataillon n’avaient pas encore rejoint et
devaient être considérés comme disparus.
Un épais
nuage de fumée artificielle[2][2] avait envahi toute la région, achevant de
nous dérouter. Au milieu de ce brouillard, des coups de feu éclataient dans
toutes les directions ; des pièces d’artillerie tiraient. Qui se
battait ? Ou étaient nos lignes ? Complètement désorientés, nous
continuions de faire figure d’étrangers dans le combat qui se livrait autour de
nous.
Sur
l’ordre de Ferracci[3][3], la compagnie s’était installée dans un
bois. Nous avions ouvert nos musettes et sorti nos gamelles, car, malgré la
fatigue de cette longue marche, les cuisiniers avaient préparés la soupe. Après
avoir mangé, chacun s’était endormi profondément sans se soucier des balles qui
continuaient à siffler dans tous les sens à travers le taillis.
A la
nuit, le capitaine avait sifflé le rassemblement : le bataillon continuait
à se replier.
On avait
d’abord traversé une forêt. Nos pieds s’arrachaient avec peine du sol sablonneux des layons ; la chaleur était
devenue intense. Juste au moment de déboucher sur une grande route nationale,
l’orage avait éclaté. Nous avions d’abord accueilli avec joie les grosses
gouttes de pluie qui rafraîchissaient nos fronts trempés de sueur. Tête nue,
chacun savourait cette douche bienfaisante ; mais, quand l’eau eût alourdi
et traversé les capotes, la fatigue se fit à nouveau sentir. Dans sa hâte
d’arriver, chacun accélérait le pas sans souci de sa place. Les hommes
marchaient de front sur toute la largeur de la route ; les sections se
mélangeaient. Dans l’obscurité il n’y avait plus que des ombres anonymes qui
ignoraient leurs voisins.
Quel
contraste avec la magnifique unité que formait le bataillon quand, naguère, il
parcourait les routes de Lorraine. Je revoyais, en tête, le pauvre commandant
déployant ses longues jambes, escorté par ses deux cyclistes, brassard au bras,
qui portaient les ordres le long de la colonne.
Derrière, venait le sous-officier, porteur du fanion jaune du 3ème
bataillon ; ensuite, les compagnies en deux files impeccables, de part et
d’autre de la route. La discipline de marche était sa marotte. A la minute
exacte, son coup de sifflet annonçait la pause et, pendant la halte, il passait
près de ses sections, vérifiant d’un coup d’œil l’alignement des sacs. Après
chaque déplacement, il était fier de nous transmettre les félicitations du
colonel qui ne manquait jamais de remarquer la belle allure de son unité. Au
170, c’était de tradition.
Quelques
heures après sa disparition, la retraite en avait fait une troupe sans âme qui
refluait en désordre.
-
Tiens, gaffe le mecton.
Cette
réflexion a tiré de leur sommeil les derniers dormeurs. Le mecton, c’est notre
général de division[4][4] dont la voiture passe à ce moment sur le
chemin. Il est à l’arrière, en conversation avec le colonel.
Un peu
avant la fin de la nuit, la compagnie avait atteint Droiselles.
Dans l’obscurité, les sections s’étaient réparti un petit bois. Chacun s’était
assoupi, enroulé dans la toile de tente pour s’abriter de la pluie qui
continuait à tomber.
A l’aube
du 12 juin, les nuages s’étaient dissipés. Les hommes, fatigués par deux
marches harassantes, se réveillaient mollement. Parfois, l’un deux de
redressait en jurant parce qu’une grosse goutte tombée d’un arbre lui avait
glissé dans le cou. Le moral n’était pas fameux. A reculer sans se battre, un
grand découragement s’était emparé de tous.
Mais le
passage du général a déchaîné les conversations.
-
Ah ! les gars, si l’vieux s’radine, c’est
qu’on va attaquer.
-
Tu penses ! il n’est pas allé chercher le colonel
pour lui faire une ballade de santé.
A savoir
qu’on s’occupe d’eux, qu’ils vont avoir un rôle à jouer, ils ont déjà repris
confiance.
-
Pourquoi qu’on gagnerait pas la Marne encore une
fois ?
-
En 1914, pendant la retraite, y avait plutôt plus de pagaie que maintenant.
-
Oui, mais la Marne on n’y ait pas encore .
-
Si, mon vieux, Nanteuil, Droizelles,
Rosières ; c’est dans tous ces bleds-là qu’on s’est battu.
-
Penses-tu, c’est sur le canal de l’Ourcq, c’est bien plus bas.
Galay a entrepris Le Guen, un de son groupe :
-
D’abord, je le sais mieux que toi, parce que c’est les régiments de Paris
qui ont gagné la Marne.
-
Les régiments de Paris, ils sont tous composés de Bretons, riposte l’autre
qui est de Morlaix et défend ses compatriotes.
-
C’est pour ça qu’ils sont aussi « billes » quand ils défilent.
Galay s’en est tiré comme il a pu, par une pirouette. Il
est rompu à ce genre de discussion ; ce sont les mêmes conversations qu’il
avait, avant la guerre, devant son verre d’apéritif. A la compagnie, il a été
affecté à un groupe composé surtout de réservistes qui ne s’en laissent pas
conter. Quelle que soit la question, chacun se croit obligé de donner son avis
et le pauvre Gallay se range le plus souvent aux
décisions de la majorité. Je le sauve de la discussion générale qui le menace
en lui rappelant que les hommes de soupe sont rassemblés ; on attend plus
que les siens.
Aussitôt
la soupe mangée, Ferracci rassemble la compagnie et
donne le signal du départ . Cette fois, on va
vers l’avant, les bruits du combat nous l’indiquent. Un
vingtaine d’avions à croix noire évoluent au-dessus des arbres, piquant vers le
sol, puis remontant brusquement, mais ils se contentent de mener grand bruit,
ne lâchant ni bombes ni rafales de mitrailleuses. Avant d’atteindre une
lisière, Ferracci se retourne et commande :
-
Halte, commencez des emplacements.
Le
barrage de l’artillerie allemande s’abat à une centaine de mètres en avant. Plus
loin, on entend les mortiers et les fusils-mitrailleurs
du 26, le régiment qui forme brigade avec le nôtre. Engagé depuis la veille, il
s’efforce de progresser. Un commandant, dont le P. C. est installé là,
prétend même que son bataillon a avancé de sept kilomètres en quelques heures.
Au bout
d’un certain temps, Ferracci donne à nouveau le
signal du départ. La compagnie gagne une grande clairière, au centre de la quelle se trouve un ferme. Un poste de secours y est installé.
Des blessés arrivent à pied, sur des chenillettes ou des brancards, selon leur
état. Il y en a bien une cinquantaine que des voitures d’ambulance, rangées
dans la cour, emmènent aussitôt pansés.
Le
capitaine est allé prendre des ordres. Il commence à être tard quand il nous
rejoint :
-
Allez, hop, sac au dos.
Colonne
par un, les groupes l’un derrière l’autre lui emboîtent le pas.
Dans une
allée de bois, un commandant du 26 attend la compagnie. Il prend Ferracci à part pour quelques brèves explications :
une compagnie du 26 est encerclée dans le bois du Roi, entre Droizelles et Rosières ; la 10 va tenter une attaque
de diversion pour lui permettre de se dégager.
Aussitôt
revenu vers nous, il appelle :
-
Les chefs de section et les chefs de groupe, rassemblement.
-
Tout le monde est là, bon.
Il est
calme, à son habitude, pour donner ses instructions :
-
Les sections vont se mettre en lignes. Faites prendre dans chaque groupe les
dispositions de combat. Les fusils-mitrailleurs
devront être prêts à tirer en marchant ; on va distribuer deux grenades
par hommes ; dites-leur de faire très attention car le taillis est touffu
et on va se trouver nez à nez avec les « autres » presque tout de
suite. Repérez-vous sur la lisière que nous allons suivre à notre gauche. Que
les hommes gardent la liaison et ne courent pas.
Cette
dernière recommandation est inutile car, avec la fatigue de ces deux deniers jours, personne n’est en état de galoper.
Des coups
de feu éclatent de plus en plus près, à mesure que la compagnie avance. Sur la
droite, des fusils-mitrailleurs tirent par chargeurs
complets et des grenades explosent sourdement. Mais on ne voit toujours rien,
le taillis est trop touffu ; d’ailleurs le jour baisse.
Soudain
des cris s’élèvent à quelques mètres à peine en avant :
-
Déposez vos armes.
-
Rendez-vous.
-
Les Alsaciens avec nous.
Ces
bribes de phrases nous parviennent au milieu de hurlements inarticulés ;
cette fois-ci, aucun doute : c’est eux.
Ils doivent
être dans des trous, car on distingue vaguement leurs casques au ras du sol.
Ils sont si près que la ligne formée par la compagnie, en marque, de surprise,
un temps d’arrêt. Mais, brusquement Ferracci décharge
son pistolet et s’élance en criant :
-
Attendez, vous allez comprendre ; en avant ! tapez
dedans ; avancez.
Chacun se
précipite. Les nôtres reprennent à tue-tête les cris du capitaine :
-
Allez, allez.
-
Tapez dedans.
-
Avancez.
Au
milieu des hurlements, on n’entend même pas siffler les balles ; seules
les lueurs des coups de feu indiquent que les autres ripostent. On reconnaît
tout de même, dans ce vacarme, la voix de Roussel qui crie :
-
Baïonnette au canon.
Aussitôt c’est
la mêlée.
Fini ces
être insaisissables et mystérieux dont nous entretenaient des communiqués
puérils ; ces parachutistes qui, dès leur arrivée au sol, s’éparpillaient
à travers les lignes, revêtus, soi-disant, d’uniformes français et
criant : « Sauve qui peut ». Fini aussi ces chars monstrueux que
les canons ne pouvaient arrêter et ces Stukas qui, à en croire certains,
défiaient les balles de mitrailleuses. Il n’y a plus que des hommes de chair et
de muscles comme nous, qui crient comme nous, qui tombent comme nous.
Ferracci a déjà enjambé des trous ou gisent des corps
renversés. A côté de lui, un soldat, frappé en plein cœur, tombe brutalement
sur le dos. Un caporal, fauché par une rafale dans la poitrine, se plie en deux
et râle. Le capitaine jette un coup d’œil à droite et à gauche pour vérifier
l’alignement de sa compagnie. Deux des fusils-mitrailleurs
de la section avec laquelle il marche sont déjà enrayés. Mais les Allemands
paraissent peu nombreux ; il semble qu’il faudrait essayer de les
encercler en les débordant par la section de droite. Il crie aussitôt dans sa
direction.
-
Avancez la droite, avancez.
Autour de lui,
les hommes reprennent son cri, par besoin de crier.
Soudain,
il ressent un choc brutal à la poitrine. Sur le coup il n’est pas tombé. Encore
debout, tenant toujours son pistolet, il crie :
-
Ah ! les salauds, ils m’ont eu.
Et,
brusquement, son sac l’entraîne en arrière ; il ouvre les bras comme pour se
raccrocher, mais quelqu’un s’est précipité pour le recevoir. On déboucle son
sac ; on l’étend. Des hommes s’approchent
aussitôt pour l’emmener, mais il se défend :
-
Laissez-moi ; c’est fini ; laissez-moi.
La nuit
est maintenant complètement tombée. Les Allemands ont dû se replier ; des
deux côtés, on ne tire plus. Deux hommes réussissent à emporter Ferracci malgré sa résistance et, pendant qu’ils
s’éloignent, on l’entend qui continue à se défendre :
-
Mais laissez-moi donc ; c’est si simple ; je vous donne l’ordre de
me laisser.
Le
surlendemain, à la fin de l’après-midi, après deux jours et deux nuits de
marches pénibles en retraite, le bataillon traversait un village évacué.
L’allure n’était pas brillante. Le
manque de sommeil et la fatigue durcissaient
les traits. La sueur coulant du casque marquait des sillons clairs sur
la crasse des visages. Pour tenter de décharger un peu les épaules les dos
s’arrondissaient. Les mains écartaient les courroies pour libérer la poitrine.
Pendant quelques instants ; on ressentait un certain soulagement ;
mais les pauvres pieds, eux, ne connaissaient aucun répit ; chaque pas
était devenu une torture.
Soudain,
comme la section qui nous précédait d’une cinquantaine de mètres traversait la place
de l’église, un commandement avait retenti, et les hommes, devant nous,
s’étaient mis au pas cadencé. J’avais couru en tête de mes groupes pour voir ce
qui arrivait. Au milieu de quelques officiers, le général inspectait ses
compagnies au passage. Quand j’eus crié à mon tour : « pas
cadencé, marche », je fus étonné d’entendre le rythme des pas des miens
derrière moi. A distance convenable, je lançai : « Tête –
droite ». Le ton de ma voix m’avait surpris. Instinctivement, je l’avais
forcé pour arracher le mouvement.
Cachant
mal son émotion, le général nous avait salués. Tous ces yeux fixés dans les
siens lui disaient qu’il pouvait compter sur nous. Alors, ne sachant comment
exprimer la part qu’il prenait à nos efforts, il avait articulé d’une voix douce :
-
Pas trop dur, mes enfants, pas trop de pertes ?
Derrière moi,
un cri avait aussitôt jailli :
-
Si mon général, le capitaine !.
Témoignage du curé de L'Isle-Adam.
(Archive du Musée Louis Senlecq - L'isle-Adam).
« Le 15 septembre arrivent un millier de soldats du 32ème,
travailleurs originaires de la Seine Inférieure. Ces hommes ne donnent pas une
haute idée de la préparation de l’armée française. Aucun n’est habillé en
soldat, sauf quelques officiers qui portent l’uniforme bleu horizon de 1916
mais défraîchi, étriqué. Ils viennent pour travailler à mettre en état de
défense le camp retranché de Paris. Le séjour de ces hommes, relevés à une
certaine époque par le 34ème, s’est prolongé pendant 8 mois
(…) ».
« Il est passé dans la nuit du 9 au 10 juin 1940, la valeur de 3
divisions ; infanterie, artillerie, tanks et services. J’ouvre ici une
parenthèse pour signaler quelques énormités. Pendant 9 mois, un général du
génie, André, était resté à L’Isle-Adam pour organiser et fortifier le secteur.
C’est lui qui avait fait construire les blockhaus, choisi leurs emplacements,
préparés leur défense. Au lieu d’utiliser sa compétence locale et technique au
moment de la débâcle, au lieu de lui donner les moyens d’utiliser tout ce qu’il
avait fait et de garnir les défenses de troupes solides, on l’a retiré du
secteur ainsi que son Etat-major et les ouvrages ont été occupés et commandés
par des gens qui ne les connaissaient pas en n’en ont pas usés ou presque
pas ».
Note de Paul Reynaud, le 2 juin 1940, au
général Weygand au retour d'une tournée d'inspection.
« Je n’ai vu que quelques hommes
oisifs, assis à côté de leurs mitrailleuses, et regardant s’écouler le flot des
réfugiés. Je m’attendais à visiter un chantier, je n’ai vu que quelques
sentinelles ».